Tous les aspirants navigateurs se posent la question: quelle tenue adopter pour faire de la voile?
La réponse est simple: un caleçon… Surtout sous les latitudes où nous traînons. Simple à enfiler, confortable, facile à laver. Un grain arrive, la mer s’agite et éclabousse, il suffit de l’enlever pour ne pas le mouiller…
Ok, caleçon, c’est passé de mode. Maintenant, on parle de « boxer ». Du snobisme, l’anglais ça fait plus chic. Après tout, un « boxer », c’est rien de plus qu’un caleçon moulant.
Le point faible des caleçons (et des boxers) ce sont leurs ceintures élastiques. Elles se détendent avec les lavages… Il suffirait de ne pas les laver me diriez vous. J’ai essayé, l’équipage y a mis son veto. De toute façon, lavage ou pas, avec le soleil, le vent, la mer, ce n’est qu’une question de temps pour que l’élastique s’affaisse, laissant entrevoir les vôtres au passage.
Conséquence, il faut donc régulièrement renouveler sa garde-robe. Malheureusement, en Indonésie, les hommes ne portent que des slips sous leur sarong. Pas le moindre caleçon à l’horizon… au bout de 4 mois, je n’avais plus que des sous-tenues avachies…
Nous sommes enfin arrivés en Malaisie, un pays tolérant envers les caleçons. A peine amarré, je me suis précipité au rayon « hommes » du supermarché local. Sur les rayonnages, partout des abdominaux glabres et huilés, comme des grains de mais géants! J’en déduit que le malais moyen est un adepte du culturisme. cela ne saute pas au yeux au premier abord.. Moi, avec mon mono-abdo-minable poilu, je commence à douter de trouver de quoi couvrir mon fondement. J’hésite devant tant de choix -trop de choix, tue le choix. Ici, la star du slip, c’est la marque « Alain Delon ». Presque aussi chère et chic qu’un polo « Lacoste ». Je fais taire mon chauvinisme latent -J’avoue avoir aussi éprouver un frisson sensuel à l’idée de me couler dans les sous-vêtements de l’Alain- pour jeter mon dévolu sur une marque de milieu de gamme.
Vient le moment de choisir la taille… Le problème des caleçons, c’est qu’on ne peut pas les essayer. Du coup, d’un pays à l’autre, il faut s’y retrouver dans les tailles tantôt européennes, chinoises, américaines, australiennes ou aléatoires. Déjà à Tahiti, c’était difficile. Pourtant sur l’étiquette, il y avait un petit tableau pour aider au choix en fonction de la taille et du poids… Malheureusement, j’étais toujours sur la frontière entre L et XL.
XL or not XL, Large est la question…
J’opte pour du XL. Les hommes sont petits en Asie , Le L sera certainement trop petit pour moi.
il y a une promo, 4 pour le prix de 2, une aubaine.
Retour au bateau: Monsieur et Madame Ervitemoncaleçon ont un fils, comment l’appellent-ils? (Jean-Philippe!) Tout va bien, la texture est confortable, parfaitement ajusté, ceinture ni trop large ni trop serrée. Certes la couleur mauve est assez criarde… Mais comme c’est moi qui l’ai choisi, elle me parait du meilleur goût.
Le coup du caleçon, il intervient quelques jours plus tard, quand j’essaie d’enfiler le troisième sous-vêtement… Il a bien une ceinture XL, mais des jambes XXS! Je n’ai pas pu le faire monter au dessus des genoux.
Depuis j’ai vraiment des doutes sur la morphologie des malais…